Comment prendre soin de son vieux cheval ? Alimentation et conseils

Le cheval entre dans la catégorie « senior » vers l’âge de 20 ans. Or, il peut vivre jusqu’à 30 ans et certains chevaux explosent des records de longévité. Même s’il lui reste encore de belles années, le cheval âgé devient plus fragile. Une attention supplémentaire est requise pour accompagner ces « papys » qui nous ont tant donné.

Le saviez-vous ? Le record de longévité est détenu par un cheval anglais prénommé Old Billy qui s’est éteint à l’âge très respectable de 62 ans.

Quelles sont les modifications
physiologiques du cheval senior ?

Les organes vieillissent

Tout comme chez les êtres humains, avec l’âge, les organes subissent le poids des années. Ils deviennent moins efficaces, plus fragiles et des dysfonctionnements peuvent apparaître :

  • Perte des sens : Avec l’âge, la sensation de soif diminue ainsi que le goût et l’odorat. Le vieux cheval peut ainsi développer un appétit capricieux et bouder une nourriture dont il raffolait auparavant. Il faut également être attentif à son état d’hydratation.
  • Sur le plan digestif : Les microvillosités de l’intestin qui permettent le passage des nutriments de l’intestin vers le sang s’atrophient et les sécrétions digestives diminuent, l’absorption et la digestion deviennent moins efficaces et la ration est moins bien valorisée.
  • Le foie qui intervient dans la régulation de nombreux processus se met à fonctionner plus lentement et est parfois responsable de retards de cicatrisation ou d’une libération insuffisante des nutriments (le « carburant » de l’organisme) dans le sang.
  • Le cheval devient également plus sensible aux affections respiratoires. Il peut développer de l’asthme, une sensibilité à la poussière ou encore une toux chronique. 
  • Le système immunitaire du cheval n’est pas épargné, rendant le cheval plus vulnérable aux infections notamment en hiver.
  • De la même manière, le cheval sénescent est davantage prédisposé aux déséquilibres hormonaux comme le Syndrome de Cushing ou le Syndrome Métabolique Equin (qui peut conduire à la fourbure).
  • Enfin, la fréquence d’apparition des tumeurs augmente avec l’âge.
Cheval atteint du syndrome de cushing (crédits photos : IFCE)

La perte de masse musculaire

Dans de nombreux cas, mettre le cheval à la retraite s’apparente à le mettre au pré en cessant toute activité. Sans entraînement, et c’est encore plus flagrant chez les chevaux de sport fraîchement retraités, le cheval se démuscle et « fond ». Or, la masse musculaire permet de protéger les articulations et prévient l’apparition ou l’aggravation des troubles ostéoarticulaires alors qu’il n’est pas rare qu’ils augmentent en fréquence avec l’âge et la diminution de l’activité.

Des problèmes dentaires

Chez le cheval, les dents poussent de manière continue jusqu’à l’âge de 7 ans puis elles s’usent progressivement au fil du temps. Avec l’âge, des difficultés pour s’alimenter peuvent survenir, les dents étant tellement usées, voire absentes car tombées, qu’elles empêchent la bonne préhension des aliments (l’arrachage de l’herbe devient difficile) et leur mastication.

Des problèmes d’accès à la nourriture

Avec l’âge, le cheval est davantage soumis aux problèmes ostéoarticulaires notamment à l’arthrose ou à a la fourbure. La douleur engendrée par ses troubles locomoteurs peut décourager le cheval à se déplacer pour brouter ou accéder à sa ration. De plus, sa place dans la hiérarchie d’un troupeau peut changer, le cheval devenant plus vieux, plus fragile. Ce dernier peut donc se retrouver tout en bas de l’échelle et n’accéder qu’à ce que ces congénères veulent bien lui laisser.

Un vieux cheval n’est pas
forcément maigre

Beaucoup de cavaliers pensent qu’il est normal qu’un cheval maigrisse quand il commence à vieillir. Or, un cheval âgé qui est maigre, ce n’est pas normal ! A moins qu’il y ait une pathologie sous-jacente, l’amaigrissement d’un vieux cheval n’est pas forcément une fatalité et l’on peut très bien y remédier. Comme nous l’avons vu ci-dessus, c’est principalement la fonte musculaire et des difficultés d’accès à la nourriture (dentition, hiérarchie, locomotion…) qui peuvent être à l’origine d’une perte de poids. Autant de soucis qui peuvent être facilement gérés et pour améliorer la qualité de vie de l’équidé.

Que faire pour aider votre « papy »
à bien vivre sa retraite ?

Nous allons voir que l’alimentation est essentielle :

  • Limiter la fonte musculaire : garder un travail léger , en plus de lui changer les idées, permet de protéger les articulations. Il est aussi possible d’enrichir la ration en protéines.
  • Favoriser l’assimilation et la digestion : Privilégier les fourrages à fibres courtes, facilement digestibles. Vous pouvez aussi booster la flore (qui rappelons-le produit 50 à 70% de l’énergie du cheval) à l’aide de cures de prébiotiques. Ces derniers ont aussi la propriété intéressante de renforcer le système immunitaire.
  • Augmenter le niveau énergétique de la ration avec de l’huile : en plus de fournir de l’énergie, les huiles riches en oméga 3 contiennent des anti-oxydants.
  • Complémentez-le en vitamine C ou en calcium (sauf en cas d’insuffisance hépatique) afin de prendre soin de ses articulations. Vous pouvez également ajouter de l’harpagophytum.
  • En cas de problèmes dentaires : Privilégier les mash ou les aliments floconnésen plus d’être énergétiques, ils sont faciles à mâcher. Assurez-vous que l’herbe ait une hauteur de coupe de plus de 10 cm permettant au cheval de la saisir malgré l’absence de dents. De même pour le foin et les concentrés, privilégiez la distribution en hauteur.
  • En cas de problèmes respiratoires : vous pouvez mouiller le foin et favoriser le pré moins poussiéreux que le paddock.

En plus de ces mesures alimentaires,

  • Veillez à ce qu’il ait à disposition une quantité suffisante d’eau claire pour correctement s’hydrater
  • Assurez-lui une visite régulière du vétérinaire et du dentiste
  • Assurez-vous qu’il soit à jour de ses vaccinations et de ses vermifuges, votre cheval devenant plus fragile, il est important de bien le protéger.
  • Protégez-le du froid, il y est plus vulnérable
  • Et enfin, n’oubliez pas de lui offrir une belle vie au pré avec des congénères et de lui prodiguer un bon pansage régulièrement pour vous assurer que tout va bien
    et pour lui faire plaisir !

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