Un intestin sain
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Le cheval est physiologiquement constitué pour mastiquer ou brouter la moitié de la journée.
Son système digestif est primairement conçu pour digérer et valoriser le fourrage (fibres). Le cheval possède donc un petit estomac et un petit intestin grêle mais un gros intestin très développé (environ 60% du volume total du tractus digestif), véritable usine à énergie.
L’intestin grêle
L’intestin grêle représente 30% du volume total du tube digestif. Dans cette partie, la digestion est de type enzymatique : les aliments sont fractionnés en courtes particules par des enzymes synthétisées par le pancréas, le foie et les sécrétions intestinales. C’est ici que sont valorisés :
- Les lipides (matières grasses) : ils sont digérés et transformés en acides gras libres et en glycérol.
- Les protéines : elles sont digérées en acides aminés, éléments de base pour la synthèse des protéines dans l’organisme.
- L’amidon (glucide complexe) : il est digéré partiellement en glucose assimilable, la portion non digérée continuant son chemin vers le gros intestin.
- L’essentiel des vitamines et des minéraux (sauf le phosphore qui est assimilé dans le gros intestin).
Le gros intestin
Le temps de transit dans le gros intestin est de l’ordre de 1 à 2 jours selon la composition de la ration. C’est ici que s’opère principalement la digestion des fibres alimentaires. Les fibres sont majoritairement formées de cellulose qui fait partie de la famille des glucides pariétaux. Le cheval est incapable de digérer seul ces glucides faute d’enzymes nécessaires.
Le gros intestin abrite une population de micro-organismes bénéfiques constituant la flore intestinale. Ces derniers sont capables de dégrader ces fibres tout en produisant de l’énergie. Cette flore, composée de bactéries cellulolytiques (qui dégradent les fibres) et protéolytiques (qui dégradent les protéines), se nourrit de cellulose et en plus faible portion de l’amidon non digéré dans l’intestin grêle. Cette digestion par fermentation produit des acides gras volatils (AGV) qui peuvent être valorisés en source d’énergie lentement relargable par le cheval.
Importance de l’équilibre du microbiote
Il est très important pour le cheval de posséder une bonne flore intestinale car elle conditionne la capacité du cheval à optimiser sa digestion et à valoriser son alimentation pour subvenir aux besoins de son organisme. Meilleure est la flore, plus elle sera en mesure de dégrader une grosse quantité de fibres, et plus la fermentation produira d’énergie que le cheval pourra utiliser. Plus la flore est capable de digérer les fibres, plus elle met à disposition d’énergie pour les populations bactériennes protéolytiques. Celles-ci peuvent donc fournir davantage d’acides aminés que le cheval pourra utiliser pour, entre autres, entretenir ou développer sa masse musculaire.
Ce microbiote possède d’autres atouts puisqu’il renforce également le système immunitaire local et prévient ainsi la croissance des bactéries pathogènes pouvant être à l’origine d’affections digestives.
Afin d’assurer correctement sa fonction, le gros intestin doit donc maintenir un juste équilibre entre la population bactérienne bénéfique de l’intestin et les bactéries potentiellement pathogènes (on parle fréquemment de “bonnes” et “mauvaises” bactéries). Cependant, les chevaux vivent de nos jours dans un environnement très différent de celui dans lequel ils ont évolué au cours des siècles précédents. Ils sont ainsi souvent sujets à des événements stressants (changement d’alimentation, d’écurie, de mode de vie…) susceptibles de perturber cet équilibre microbien et pouvant affecter leur santé digestive.